Faute de plan de redressement viable, le distributeur de biens culturel Virgin, qui va déposer son bilan mercredi au tribunal de commerce de Paris, s’oriente vers une liquidation judiciaire pure et simple qui va se traduire par la fermeture définitive des magasins.
26 magasins, 1 200 salariés : en 25 ans, Virgin, distributeur de biens culturels, CD, DVD et multimédias, a fait son trou sur le marché français. Les dix dernières années, qui ont coïncidé avec l’émergence du tout numérique permettant l’achat de musique dématérialisée en ligne, ont été d’autant plus difficiles que la direction du groupe n’a , comme celle de son principal concurrent, la FNAC, pas trouvé la parade nécessaire à l’érosion de son offre et à la mutation du marché historique du disque.
Un manque d’anticipation ?
Malgré des fermetures de magasins, nombreuses dans la dernière décennie, Metz, Nantes, Toulouse, Bordeaux (Mérignac) sa disparition des gares parisiennes, et la reconfiguration de ses surfaces de vente, les pertes n’ont cessé de s’accumuler : la chaîne accuserait une dette de 22 millions d’euros avec des factures non payées et des retards portant sur le paiement de cotisations sociales.
Bon nombre de salariés reprochent à leur actionnaire principal, la société d’investissement française Butler Capital Partners, de ne pas avoir engagé les investissements nécessaires pour développer l’offre des Mégastores et l’adapter à la nouvelle demande.
La résiliation du bail commercial du magasin situé au 52-60 de l’avenue des Champs-Elysées (Paris), vaisseau amiral de Virgin en France (20% du chiffre d’affaires total), avait déjà été interprété par les syndicats et les salariés du groupe comme un signe de renoncement.
Alors que l’enseigne s’apprête à déposer le dépôt de bilan devant le tribunal de commerce de Paris, des syndicats croient encore à la mise en place d’une nouvelle stratégie basée sur le développement d’une vente multicanale, combinant internet et offres en magasins.
Vers une fermeture prochaine des magasins
Un système qui, on le sait, n’a pas fonctionné pour la FNAC contrainte finalement d’adosser son site marchand à la plateforme i-Tunes, gérée par le géant Apple.
Très vite, le tribunal de commerce va déclencher une procédure : soit un redressement judiciaire, dont une issue positive est conditionnée à un plan de reprise ou une restructuration apte à permettre à l’entreprise de redémarrer, soit une liquidation judiciaire qui se traduirait par la disparition de Virgin et ses Megastores.
Problème : tout projet de reprise ou de développement se heurterait à la fatidique réalité du marché du disque et de la vidéo, hyper défavorable à Virgin. Des licenciements paraissent donc inévitables, et la liquidation (avec cession d’actifs) semble, pour l’heure, être l’hypothèse la plus probable.
Rappelons que 1 000 employés travaillent dans la chaîne Virgin.