L’enseigne, qui a fait les beaux jours de l’industrie des éditions musicales et cinématographiques pendant vingt ans, a été officiellement liquidée aujourd’hui par le tribunal de commerce de Paris.
Virgin est mort : six mois seulement se sont écoulés entre le dépôt de bilan de ce groupe de 1 000 salariés et sa liquidation juridique, froide et implacable, prononcée ce lundi par les juges du tribunal de commerce de Paris. Pour cette ancienne locomotive du marché du disque, le terminus est brutal, même si la machine est à bout de souffle depuis près de dix ans, grillée par le commerce culturel sur internet.
Voilà pour le contexte global. Qui sont les responsables d’un tel désastre ? Y’en a-t-il ? De nombreux salariés pointent le manque de réactivité de leurs dirigeants dans le processus de refonte du modèle économique de Virgin. Mais le levier était-il viable ? Si oui, Virgin aurait très certainement aiguisé plus d’appétits ces dernières semaines, alors que les deux seules offres en lice pour une reprise (très partielle) des 26 magasins VirginMegastore, émanant de Cultura et Viavarte, ont été vite jugées « insuffisantes » par le tribunal.
Un déstockage choc pour les salariés
Il y a quelques semaines, la direction du groupe avait beaucoup choqué ses salariés en procédant à des opérations de déstockage géantes qui se sont traduites par des ruées de consommateurs sans précédent dans des rayons habituellement « désertés ».
Le 8, le groupe a décidé de fermer ses magasins pour des raisons de sécurité alors que des employés en colère avaient entrepris d’occuper les lieux, notamment au Mégastore des Champs-Elysées (Paris), le vaisseau amiral de la chaîne.
Les contours du plan social seront évoqués lors d’un comité d’entreprise programmé le 24 juin. Mais les négociations s’annoncent rudes : le plan est doté d’un budget de 8 millions d’euros, alors que les salariés en réclame le double.