Le rapport visant à pacifier le conflit qui oppose les taxis aux sociétés de VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur) vient d’être remis au premier ministre Manuel Valls. Il propose une série de mesures pour permettre aux deux professions de cohabiter. Vœu pieu ?
Le bras de fer auquel se livrent les taxis et les Véhicules de Tourisme avec Chauffeur (VTC) avait atteint son point culminant l’hiver dernier : des opérations-escargot, menées par des convois de taxis, avait alors bloqué plusieurs accès à la capitale et aux aéroports d’Ile-de-France.
Pour désamorcer le conflit, le gouvernement avait alors décrété le gel des immatriculations de VTC de manière à en limiter le nombre à Paris. Pour faire bref, les taxis estiment que les véhicules de tourisme exercent à leur encontre une concurrence déloyale en raison des différences réglementaires entre les deux professions.
Formation obligatoire pour les VTC
Pour être homologués, les chauffeurs de taxis doivent, par exemple, s’offrir une licence professionnelle dont le montant est souvent supérieur à 200 000 euros, quand les autorisations accordées aux propriétaires de VTC ne s’élèvent qu’à quelques centaines d’euros. En filigrane, c’est bien la perte de leur monopole sur le marché du transport privé que redoutent les taxis.
Le rapport réalisé par le député PS Thomas Thévenoud propose, en quelque sorte, de couper la poire en deux : pour moderniser les services de taxis et mieux les distinguer, il préconise d’uniformiser, comme à New York, la couleur de leur carrosserie (pour info, seuls les chauffeurs de taxis, sont, aujourd’hui, autorisés à équiper le toit de leur véhicule du fameux lumineux, NDLR).
Autres mesures : la mise en place d’un forfait aéroport de 6,86 € (prix unique) afin d’éviter les surcoûts générés au compteur par les ralentissements du trafic, mais aussi généralisation du système de paiement par carte bancaire, et installation d’outils de géolocalisation pour les taxis, mais pas pour les chauffeurs de VTC qui ne seraient pas autorisés à utiliser la maraude électronique.
Ces derniers seraient désormais astreints à une formation obligatoire, et leurs véhicules à un contrôle technique tous les six mois.
Rappelons qu’aujourd’hui environ 20 000 taxis circulent dan sla capitale, contre 3 000 VTC.