Faute de court couverts, la pluie a gâché l’édition 2016 du tournoi de Roland Garros. Mais l’anomalie ne sera sans doute pas réparée avant 2020.
Printemps pourri pour Roland Garros : les conditions météorologiques exécrables ont interrompu de nombreux matchs et ponctué le tournoi d’une journée blanche historique lundi dernier, une triste première depuis 15 ans. Ces contretemps à répétition, néfastes pour l’image et les finances de la compétition inscrite sur le parcours du grand chelem (un trou de 2 millions d’euros a été annoncé), a relancé le débat sur l’impérieuse nécessité de recouvrir le court central d’un toit rétractable en cas de gros temps : Melbourne, Wimbledon et Flushing Meadows à New York (à partir de cette année) se sont déjà pliés à cette exigence technique qui apparaît élémentaire.
Procédure judiciaire
Pour ceux qui l’ignorent, rappelons qu’un projet d’extension du complexe Roland Garros est bien dans les cartons, mais le programme, qui devait aboutir en 2020, est retardé par une procédure judiciaire engagée par plusieurs associations qui s’opposent à la construction d’un nouveau court empiétant sur le jardin botanique des serres d’Auteuil. En quoi ce blocage juridique empêche-t-il la réalisation prioritaire d’un toit pour l’édition 2017 ou 2018 par exemple ? Pour les architectes, la couverture du court Philippe-Chatrier est impossible en l’état et ne devra intervenir qu’en bout de course, soit pas avant 2020, une fois que la rénovation de l’enceinte sera achevée. C’est en tout cas ce qu’affirme Thierry Deschaumes, en charge du dossier au cabinet ACD Girardet.
Un calendrier que Guy Forget, directeur du tournoi, souhaiterait bien accélérer : «Il faut des fois un drame pour que l’on se dise « si on avait fait ça avant, ça aurait été mieux ». La grande frustration, c’est que l’on a l’impression qu’en France, pour que les choses bougent, il faut vraiment une prise de conscience», s’est-il agacé en conférence de presse.