C’est ce que craint la maire de Paris Anne Hidalgo après les déclarations du ministre en charge des Affaires Etrangères et du Tourisme Laurent Fabius en faveur du travail dominical dans la capitale.
Interrogée sur l’extension des ouvertures des magasins parisiens le dimanche, la maire de Paris Anne Hidalgo reste sur sa position : pendant la campagne des municipales, elle s’était démarquée de son prédécesseur Bertrand Delanoë, annonçant vouloir remettre sur la table le dispositif réglementaire encadrant le travail dominical « à condition que les discussions aillent dans le sens du dialogue et des nouvelles embauches ».
Selon Anne Hidalgo, le maintien des fermetures des grandes surfaces alimentaires « autour de Paris » a permis au petit commerce de centre-ville, très générateurs d’emplois, de résister à la concurrence. C’est pourquoi elle demande que le nouveau dispositif, qui sera sans doute votée dans un cadre parlementaire, s’accompagne sur le terrain de « négociations sociales et territoriales » avec tous « les acteurs concernés, riverains, associations et petits commerçants ».
Ouvertures sur le boulevard Haussmann ?
Elle met également le gouvernement en garde sur le risque qu’une telle mesure pourrait engendrer sur le niveau des impôts : « Si on ouvre les magasins le dimanche cela veut dire un service de propreté, de nettoyage. Payé par qui ? Par les contribuables parisiens » souligne la nouvelle maire qui s’est engagée, pendant la campagne, à ne pas augmenter la pression fiscale.
La réforme proposée par Bercy et le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius viserait à modifier certains aspects de la Loi Maillé en procédant à l’extension des zones dites touristiques dans lesquelles les magasins sont autorisés à ouvrir leurs portes au public le dimanche. Aujourd’hui, l’un des principaux axes commerçants parisiens, le boulevard Haussmann, qui comprend les Galeries Lafayette et le Printemps, n’est inclut dans aucune des sept zones touristiques définies dans la capitale. Pour pouvoir ouvrir, ses enseignes doivent donc solliciter une autorisation auprès des services municipaux, mais la loi limite actuellement à cinq par an la délivrance de ce type de dérogations.