Suspendu, presque enterré il y a encore quelques mois, le projet de piétonisation des voies bordant la Seine, à Paris, a été juridiquement débloqué par le premier ministre Jean- Marc Ayrault. Il vise à réaménager un tronçon de 2,3 kilomètres sur la rive gauche de la capitale, intra muros, entre le Pont de l’Alma et le Musée d’Orsay.
C’est un serpent de mer qui refait surface, favorablement pour la Municipalité de Paris.
L’équipe en place avait lancé il y a plusieurs années un projet de piétonisation d’une partie des berges de la Seine, celles situées à gauche du fleuve, aujourd’hui encore ouvertes aux véhicules.
Blocage administratif
Mais cet ambitieux programme, portant sur un large tronçon d’un peu plus de 2 kilomètres, s’était heurté au « véto » juridique du premier ministre de l’époque, François Fillon qui, souhaitant se conformer aux « réserves » émise par la commission d’enquête chargée d’évaluer le dossier, avait différé son aval, au grand dam de Bertrand Delanoë, maire de Paris.
En fait, la question de la piétonisation des berges de la Seine était clairement devenue « politique » à quelques semaines des élections législatives qui voyaient justement François Fillon candidater dans la circonscription parisienne concernée par les travaux.
Tellement politique que le nouveau premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault s’est empressé de débloquer la situation : « Le Premier ministre vient de me faire part de sa décision de lever toutes les réserves émises en janvier dernier par son prédécesseur au sujet du projet de reconquête des voies sur berges le long de la Seine » a annoncé Bertrand. Delanoë dans un communiqué. « Je me réjouis de cette décision qui met fin au blocage brutal, instrumenté par François Fillon à des fins partisanes » assène-t-il encore sèchement.
Quid du Grand Paris ?
Désormais sur les rails, la piétonisation dispose désormais d’un calendrier : elle sera effective au printemps 2013, c’est-à-dire dans moins d’un an, mais, rive, droite, des modifications seront apportées dès septembre, notamment avec l’installation de davantage de feux rouges et l’élargissement de l’espace pour les piétons. Quoi qu’il en soit, le chantier à venir ne sera pas sans conséquences pour les parisiens, en particulier les automobilistes qui se verront refuser l’accès aux grandes artères de la rive droite, sur environ 2,3 kilomètres.
En 2013, « ce sont plus de 4 hectares qui offriront à tous, entre le musée d’Orsay et le pont de l’Alma, des occasions nouvelles de promenades, d’animations et de loisirs » annonce la Ville de Paris.
Anne Hidalgo, première adjointe de Bertrand Delanoë, avait déjà annoncé, le mois dernier, la prochaine remise en route de ce projet de piétonisation. Dans le même, interrogée sur le Grand Paris, elle a exprimé son regret et son inquiétude à propos de « l’étalement urbain » qu’il va engendrer, précisant qu’il fallait « aller vers une métropole qui soit contre l’étalement urbain. Donc, ça veut dire densifier… les zones qui sont aujourd’hui déjà habitées ».