Les nuisances sonores sont au centre des débats concernant la charte de développement durable de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Cette charte résultante du Grenelle de l’environnement est très critiquée par les associations. Selon eux, les mesures devraient être plus accentuées.
Selon les associations de défense contre les nuisances aériennes, les conclusions du rapport, rédigé par le président du conseil économique et social Jacques Dermagne, sont pauvres. Les 35 propositions regroupées en 12 objectifs (environnement, santé, économie, transports alternatifs…) sont jugées timides et presque inutiles. Les collectifs de défense des riverains ne sont pas d’accord avec les propositions concernant les vols de nuit. Le rapport souhaite mettre en œuvre des « contrats de développement durable » passés avec les compagnies aériennes pour limiter ces vols nocturnes. Les associations ne veulent pas seulement la limitation mais la suppression de ces vols de 22 heures et 6 heures, de la même façon qu’à Orly. Elles plaident en faveur d’un couvre-feu instauré par étapes et non une augmentation du trafic comme elles le constatent depuis 2 ans (baisse général entre minuit et 5h mais hausses entre 22h et minuit, 5h et 7h). Il y avait 56 000 vols en 2001 contre 61 000 aujourd’hui. Les associations rappellent que selon l’OMS la nuit représente 8 heures consécutives de tranquillité…
2. Alternatives pour le développement durable à Roissy
Ainsi, le rapport ne semble pas convaincre les acteurs environnant de l’aéroport. Selon eux, cela ne peut pas être la base de la future charte de développement durable de Roissy-CdG. Ils proposent l’alternative suivante, un financement en 5 ans de l’insonorisation des 50 000 logements concernés par le plan de gêne sonore de Roissy. Cette proposition se base sur l’idée d’une nouvelle assiette de la taxe sur les nuisances sonores aériennes: 1 euros par passager, 5 euros par tonne de fret transportée. De plus, les collectifs exigent un couvre-feu immédiat entre minuit et 5 heures, avec une décroissance progressive du trafic avant et après ce laps de temps. Autre solution franche : plafonner le trafic passagers et fret sur la base d’un nombre de mouvements annuels comme à Orly. (250 000 mouvements contre 543 000 à Roissy). Dernière idée en date, concevoir des aéroports pour les vols de nuit, pour le fret et les vols charters comme Vatry (Marne). Cependant, Roissy c’est 85 000 emplois, dont 32 000 liés aux vols de nuit. Il faut donc rapidement trouver des solutions car les prévisions estiment à 130 millions le nombre de passagers en 2020-2025, le double d’aujourd’hui.