En reportant les immatriculations de nouveaux Véhicules de Tourisme avec Chauffeur (VTC), Matignon a donné un signal positif aux taxis qui annoncent la fin de leur grève.
Les taxis parisiens, qui ont multiplié ces derniers jours les opérations de blocage autour de la capitale pour protester contre la « concurrence déloyale » des Véhicules de Tourisme avec Chauffeur (VTC), ont levé leur grève aujourd’hui après l’annonce du gel des procédures d’homologation de nouveaux VTC.
Concrètement, les services de Matignon ont décrété le report de « toutes les réunions de la Commission d’immatriculation », le temps qu’aboutisse la médiation menée avec les syndicats de taxis.
FO a salué « une décision courageuse et sage qui permettra à chacun de travailler dans un esprit serein ». Dans la foulée l’intersyndicale des chauffeurs de taxis a fait savoir qu’elle « mettrait fin au mouvement et appellerait à la levée de tous les blocages » toujours en cours en région parisienne.
Débat autour de la licence
La colère des taxis, latente depuis plusieurs mois face à la multiplication des courses de VTC dans la capitale, a explosé en fin de semaine dernière lorsque le Conseil d’Etat rendu un arrêt supprimant le délai de quinze minutes entre la prise de commande d’un VTC et le début de la course. Avec ce déla obligatoire imposé à leurs concurrents, les taxis espéraient être les seuls à jouir de cette prérogative leur permettant de prendre des passagers « à la volée », c’est-à-dire directement dans la rue et sans commande préalable.
Surtout, les taxis estiment être lésés par la réglementation de leur profession qui leur impose, pour pouvoir exercer, le paiement d’une licence de plus de 200 000 euros, quand les VTC n’ont à débourser qu’une centaine d’euros pour obtenir une autorisation.
Conscient des « dysfonctionnements issus de la loi du 22 juillet 2009 » Matignon compte sur les actuelles « consultations pour définir dans les deux mois des règles du jeu nouvelles pour une concurrence équilibrée, au bénéfice des professionnels, des usagers et de l’emploi ».