Le directeur général de la Santé écarte l’hypothèse d’un reconfinement de la population francilienne, malgré des indices épidémiologique inquiétants dans l’ensemble des départements de la région.
Paris ne sera pas Nice, ni Dunkerque. Pas dans l’immédiat en tout cas. C’est ce qu’a assuré ce mardi le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, interrogé par RTL sur les perspectives d’un reconfinement général du territoire le week-end, une mesure en vigueur depuis quinze jours dans la métropole azuréenne, la commune nordiste et l’intégralité du département du Pas-de-Calais.
Cette solution « n’est pas d’actualité en Ile-de-France » a insisté le Haut fonctionnaire, malgré les « très fortes tensions » perceptibles dans les hôpitaux de la région directement exposés à l’intensité de la circulation du virus : la décision d’un reconfinement serait prise en dernier recours et proposée au gouvernement et au chef de l’État si nous avions l’impression que les établissements de soins ne pouvaient pas tenir » a souligné Jérôme Salomon.
Actuellement, 980 des 1050 lits de réanimation sont occupés par des personnes infectées par la Covid, soit 85% de la capacité totale offerte par la Région. La Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne sont déjà dans le rouge avec des taux respectifs de 124 et 140%.
Face au risque de saturation, l’ARS fait en sorte de libérer des lits en organisant des transferts de patients vers d’autres régions françaises. L’administration a même ordonné aux CHU et cliniques locaux de déprogrammer 40% de leurs activités médicales et chirurgicales « les moins urgentes ». L’objectif étant de porter à 1577 le nombre de places en services de réanimation.
L’autre parade est fondée sur le déploiement de la campagne de vaccination, autorisée dans les pharmacies depuis le 5 mars. Cette stratégie, qui cible pour l’instant les personnes les plus fragiles de plus de 50 ans, y compris dans les entreprises via la médecine du Travail, apparaît comme le principal lever à activer pour réduire la vitesse de propagation du virus.
Les neuf départements d’Ile-de-France affichent tous des taux d’incidence supérieurs à la moyenne nationale (217), et bien au-dessus du seuil d’alerte fixée à 250 par les autorités sanitaires : la Seine Saint-Denis (433 cas positifs pour 100 000 habitants) et le Val de Marne (406) sont les territoires les plus touchés, avec des hausses de 80% et 60% des contaminations entre le 15 février et le 5 mars, selon les données de Santé publique France. Suivent le Val d’Oise (371), la Seine-et-Marne (361), Paris (334), les Hauts de Seine (288) et les Yvelines (266).
Une situation liée à la dissémination des variants, réputés plus contagieux : le rapport du 4 mars de Santé publique France montre que « 68,4% des tests de criblage réalisés dans la région (soit 14 394) correspondaient au Covid de souche britannique ».