Jeudi, le premier adjoint d’Anne Hidalgo avait émis l’idée de mette Paris sous cloche pendant trois semaines. L’élu est finalement revenu sur ses propos.
La polémique a enflé subitement en fin de semaine dernière lorsque Emmanuel Grégoire, le premier adjoint de la maire de Paris, a mis sur la table la solution d’un confinement général pour juguler l’épidémie de la Covid-19 qui flambe dans la capitale : dans la foulée de l’annonce faite par le premier ministre Jean Castex de placer vingt départements sous surveillance renforcée, dont la totalité de ceux d’Ile-de-France , le bras droit de la maire Anne Hidalgo a « posé la question d’un durcissement du confinement à court terme, de façon à vraiment redonner de l’oxygène, avec la perspective dans trois semaines, de tout rouvrir ».
Face aux tensions provoqués localement par ces propos, l’élu a corrigé le tir dès le lendemain en soulignant que cette mesure drastique « n’a jamais été une demande de notre part, mais simplement une hypothèse nous souhaitions étudier ».
L’Etat n’a pas manqué de réagir par la voix du premier ministre Jean Castex lors d’un déplacement à Nantes (Loire-Atlantique) : interrogé sur la proposition émise jeudi par ce membre important de la Municipalité parisienne, le chef de gouvernement l’a qualifié de « fadaises », soulignant que la perspective d’une réouverture totale des commerces et des lieux culturels après un confinement de trois semaines ne garantissait pas un retour à la normale : « vous savez très bien qu’avec les variants etc, ce n’est pas possible» a déclaré le locataire de Matignon.
L’idée initiale d’Emmanuel Grégoire était en effet de mettre en place « un dispositif sanitaire complémentaires » à celui de l’Etat qui se limite, pour l’instant, à un couvre-feu à 18 heures, comme partout en France, et à la fermeture administrative des bars, restaurants, des salles de sport et de concert, des théâtres, des cinémas et, depuis fin janvier, des centres-commerciaux supérieurs à 20 000 m².
Vendredi, l’adjoint d’Anne Hidalgo a donc préféré rétropédaler, soulignant qu’un confinement général ne se justifierait qu’à l’échelle régionale, et non au seul territoire de la capitale. Ce samedi, Jean Castex préside une réunion avec les préfets et directeurs généraux des Agences régionales de Santé des 20 départements qui font l’objet d’une « surveillance renforcée ». S’ensuivront une série de concertations entre les représentants de l’Etat et les élus des communes concernées afin d’examiner l’éventualité d’un durcissement des restrictions si la situation épidémique devait continuer à s’y aggraver.
Rappelons qu’à Paris, le taux d’incidence dépasse désormais les 300 nouveaux cas pour 100 000 habitants.