Une enquête menée par la Chambre de Commerce et d’Industrie Paris Ile-de-France donne la mesure de la crise sanitaire qui frappe la région depuis plus d’un mois.
2 000 entreprises ont été sondées le 30 mars dernier par la CCI Paris Ile-de-France afin de cerner l’impact du confinement sur les forces vives de l’économie locale. Les résultats tirés de cet échantillon représentatif (toutes tailles, de 0 à 250 salariés, et tous secteurs) au cours de la première phase de la crise déclenchée par la pandémie de Covid-19 sont sans équivoque. Ils confirment aussi que les décrets de fermeture obligatoire portant, dès le 15 mars, sur les bars et les restaurants ont pesé lourd dans la balance : 87% des commerces de proximité ont dû stopper leur activité, sinon totalement, du moins partiellement.
Au-delà de ce secteur très touché, 8 dirigeants d’entreprise sur 10 indiquent avoir subi une perte de chiffre d’affaires directement imputée au ralentissement économique consécutif à la situation sanitaire.
D’après les données recueillies par étude, les difficultés de trésorerie concernent un peu plus d’un tiers (35%) des acteurs interrogés et 27% d’entre eux disent avoir été confrontés à des « ruptures d’approvisionnement ».
Mécaniquement, cette situation a engendré des baisses d’effectif dans les entreprises, soit qu’elles ont eu recours au chômage partiel, soit qu’elles ont accepté des congés maladies exceptionnels (pour garde d’enfants notamment) ou ont fait face à des droits de retraits de la part de salariés qui se sentaient insuffisamment protégés dans l’exercice de leurs fonctions. Les « arrêts » de travail ont surtout été motivés pour des raisons familiales et justifiés par la nécessité de s’occuper des enfants ou de personnes fragiles. D’autres, moins nombreux, sont liées à des problèmes de santé (Covid-19 ou autres).
Montée en puissance du télétravail
71% des entreprises ont eu recours au chômage technique, signale la Chambre de Commerce et d’Industrie. Ce dispositif, assoupli par l’Etat dès le début de la crise, donne lieu à une prise en charge publique des salaires, jusqu’à 84% de leur montant brut. Toutefois, une part importante des sondés (56%) affirment rencontrer des difficultés à « mettre en place le chômage partiel » au sein de leur établissement.
L’étude ajoute que la moitié des entreprises franciliennes ont sollicité auprès de l’administration un décalage de leurs cotisations sociales et/ou de leurs échéances fiscales.
Les entreprises ont également recouru en masse au télétravail : une sur deux compte au moins un salarié à domicile, et plus de 20% ont mis en place cette formule à distance pour la totalité de leur personnel.
Néanmoins, 56% des entreprises interrogées rencontrent des difficultés pour mettre en place le chômage partiel dans leurs structures.