Bouygues Construction a décidé de suspendre la procédure juridique qui devait aboutir à la nomination du futur exploitant du Canal Seine-Nord, projet pharaonique devant relier, à l’horizon 2017, le réseau fluvial d’Ile-de-France à celui du Nord de l’Europe, via la Picardie. Le coût global du chantier serait supérieur à la première évaluation.
Lancé en grandes pompes par Nicolas Sarkozy en avril 2011 (dans le département de la Somme), le projet, pharamineux, du Canal Seine-Nord, qui doit relier le bassin fluvial d’Ile de France au réseau du Nord de l’Europe, en desservant la Picardie au passage, vient de connaître sa première grosse anicroche.
Coût du chantier sous évalué
Bouygues Construction, mandaté avec Vinci-Eiffage pour réaliser des études préalables à la nomination, dans la cadre d’un partenariat public-privé, du futur exploitant de l’ouvrage, a annoncé qu’il suspendait finalement cette opération : l’opérateur se plaint de ne pas avoir reçu des Voies Navigables de France (VNF), et indirectement de l’Etat, les consignes nécessaires à la poursuite de la procédure d’attribution du contrat.
Remise en cause du modèle Public-Privé
Le coût du projet serait en cause : initialement évalué à 4,3 milliards d’euros, le chantier du canal Seine-Nord, long de 106 kilomètres, nécessiterait à l’arrivée davantage de fonds. Ce qu’a d’ailleurs reconnu VNF dans un communiqué : « Sur la partie financière, les propositions initiales d’octobre 2011 (déposées par les groupes de BTP Bouygues et Vinci) dépassaient significativement l’enveloppe retenue au départ ».
Ce manque de visibilité expliquerait le retrait de Bouygues.
En réaction, le ministre délégué aux Transports Frédéric Cuvillier a affirmé mercredi qu’en cette période de disette budgétaire, toutes « les pistes de financement » du canal Seine-Nord devaient être explorées.
A l’origine, ilé tait que prévu que les pouvoirs publics et les partenaires privés se partagent l’enveloppe, à parts presque équivalentes (2,1 milliard chacun).
Le projet canal Seine Nord devait générer 45 000 emplois d’ici à 2050.